Le monde des fleurs
Lilli venait de poser son regard sur une belle orchidée, sur la table du salon de Mlle Pouchin.
Elle n’avait jamais vraiment fait attention à cette fleur, de la même manière qu’elle n’avait, à l’accoutumé, pas le moindre penchant pour n’importe laquelle de ces espèces vivantes.
Elle fut cette fois-ci, stupéfaite par la découverte de l’apparat, de l’odeur et de la couleur de celle-ci. Cette simplicité incarnée en toute délicatesse, la toucha particulièrement.
« Il est vrai, maman qui aimait beaucoup les fleurs, me parlait souvent de ses grandes pétales toutes en finesse et de la grâce qui en transpirait.
Je n’étais pas vraiment attentive à l’époque de tout ce qu’elle pouvait me dire.
Et puis, il faut ajouter à cela que la flore n’était pas mon domaine de prédilection.
J’étais à ce moment, il faut l’avouer, en contradiction permanente avec maman. J’étais jeune, pas tout-à-fait sortie de l’adolescence…
Ce qui me prête à sourire, est que je ne pense cependant pas avoir fait de crise durant ma puberté.
Bien sûr, j’au dû subir comme tout à chacun certains bouleversements, plus ou moins dur à encaisser, liés à cette transformation physique, mais je n’ai pas le souvenir d’en avoir été réellement perturbée.
Les conflits avec maman découlaient directement de nos deux caractères dissemblables, de nos deux visions, totalement opposées sur les choses, sur le monde.
Certes j’étais encore bien jeune et inexpérimentée, néanmoins j’avais des certitudes.
Certitudes quant à mes choix de vie future, à l’inverse de ceux de maman, certitude quant à ma volonté d’aller de l’avant, d’agir en tant que femme libre et indépendante.
Cependant, je n’étais ni dupe, ni bornée. J’étais tout autant persuadée de ce que je voulais et vers quoi je voulais tendre, que tous ces états d’âme évolueraient de façon quasi certaine, au fur et à mesure de mon avancée dans la vie. »